Histoires qui font mouche by Hitchcock Alfred

Histoires qui font mouche by Hitchcock Alfred

Auteur:Hitchcock, Alfred [Hitchcock, Alfred]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Policier, Suspense
Éditeur: Presses Pocket
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Le shérif était un homme loquace.

— Eh bien, cela fait quarante ans que je vis sur ce lac, dit-il à Thorne, et je n’ai jamais, mais jamais vu un orage comme celui-ci. Non vraiment !

Il se tourna vers l’officier subalterne debout à côté de lui.

— Un vrai typhon, n’est-ce pas, Sam ? Je ne pense pas qu’on l’oubliera de sitôt.

Le docteur Thorne ne l’oublierait sûrement pas. Il pouvait encore se remémorer le roulement de tonnerre sur les dunes et les lumières blanches de ses phares vacillants qui lui montraient le chemin sous la pluie. Il conduisait lentement sur le sable glissant de la vieille route des camions, mais malgré cela il avait failli ne pas le voir. Il avait d’abord cru que c’était une branche morte, puis une fois sorti de la voiture et debout sous la pluie, il l’avait considéré un instant avant de l’envelopper dans son imper et de le ramener en ville.

Maintenant la pluie avait enfin cessé. Le bureau du praticien de Port Grand, qui était le médecin légiste du comté, sentait la propreté et le renfermé à cause des produits pharmaceutiques et des imperméables mouillés. Mais parmi ces odeurs familières, celle de la chair brûlée se révélait persistante.

Les ciseaux du médecin crissaient à travers le tissu carbonisé. Thorne alluma une cigarette, aspira une bouffée, mais l’autre odeur tenace, nauséabonde resta dans ses narines.

— D’après sa carte internationale de marin, il s’appelait George Zandbergen de Port Grand, déclara le chef de la police à Sam qui nota soigneusement cette information dans son carnet.

Puis s’adressant à Thorne :

— Vous le connaissiez, monsieur ?

Le scientifique secoua la tête.

— Je me souviens de lui, Peter, dit le médecin en constatant la raideur des doigts morts. Il est parti juste après s’être fait opérer de l’appendicite en 1946. Je crois qu’il était graisseur sur le Joséphine Temple pour la compagnie fruitière. Je dois avoir une fiche sur lui quelque part.

— Trouve-la, Sam.

Le shérif se tourna vers Thorne debout devant la table d’auscultation.

— Nous devons enregistrer votre déposition, pour le rapport bien sûr. J’espère que cela ne sera pas trop long. Recommencez depuis le début, s’il vous plaît.

Ravalant sa nervosité et son émotion, Thorne raconta son retour de la ville vers neuf heures du soir et la découverte de l’homme, allongé en plein milieu d’une route secondaire déserte. Il se rappela avoir été intrigué par l’état du corps. Malgré la tempête qui faisait rage à ce moment-là, certaines parties étaient complètement carbonisées. Il avait également trouvé quelque chose d’autre, mais ne voyant pas de rapport immédiat avec les faits actuels, il avait prudemment gardé sa découverte pour lui. Le chef de la police ne s’y intéresserait guère, pensa-t-il. Il espérait toutefois que la protubérance de sa poche ne se remarquerait pas.

L’officier Sam Stern écrivit le dernier v renversé qui lui servait de point dans sa transcription et regarda nerveusement autour de lui. Le chef y jeta un regard approbateur, tout en ne comprenant rien aux notes, et reprit :

— Alors, Docteur ?



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